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Changer le regard

 

Inclusion et autisme

 

Qu'est-ce que l'autisme typique  ?

 L'autisme se caractérise par un ensemble de symptômes qui ont pour cause une déficience du fonctionnement synaptique induisant un retard de maturation cérébrale. Ce retard affecte la communication réceptive et la communication expressive  ce qui impacte la relation aux autres.  Avec le temps pour l'autisme typique (Kanner) on constate d'abord une amélioration de  la communication réceptive  puis de la communication expressive mais le handicap communicationnel et relationnel  qualifié  de "cécité sociale" persiste tout au long de la vie.  Il faut noter qu'à défaut de l'établissement  dès le jeune âge de moyens de communication avec l'enfant, il existe des risques de handicaps secondaires; de repli sur soi, de non-développement des capacités cognitives et l'enfant est privé de fait de  développement des capacités sociales ce qui condamne l'accès au milieu ordinaire et amplifie le handicap relationnel.  Trop souvent, le retard de développement de la communication réceptive (orale) fait croire à une non-compréhension des consignes et   le retard de développement de la communication expressive  fait croire que  l'enfant  n'est pas en mesure d'acquérir les connaissances des enfants de sa classe d'âge  alors même que la pratique montre que si on permet à l'enfant de restituer non-verbalement ses acquis il est en mesure de le faire.

Quelles sont les méthodes recommandées ?

Les méthodes recommandées sont  éducatives et héritées des approches comportementalistes.  Teach, ABA et PECS/Makaton sont les outils les plus connus mais toute méthode utilisant des moyens de communication alternatifs à la communication verbale est recommandée pour à la fois contourner le handicap de communication réceptive puis le handicap de communication expressive.  Avec l'inclusion s'ajoute naturellement   l'exemple des pairs (un type de communication non-verbale encore plus efficace que des pictogrammes),  le tutorat  et l'aide du  puissant stimulateur de la reconnaissance par les pairs  qui remplace progressivement les « renforçateurs » (petites récompenses concrètes) des approches comportementalistes classiques.  Les approches modernes  reconnues  les plus efficaces se concentrent  sur la modification du milieu  en respect des conclusions  convergentes d'études scientifiques  montrant que  l'immersion en milieu ordinaire est la thérapie la plus efficace à condition que le milieu soit  suffisamment inclusif.  

L'inclusion qu'est-ce que c'est ?

C'est une réponse au handicap où l'on demande principalement au milieu de faire l'effort principal d'adaptation pour pouvoir accueillir les personnes différentes, à la difference de l'approche intégrative qui demande principalement à la personne avec handicap de faire l'effort de s'intégrer. Dans l'approche inclusive, les enfants avec handicap  sont considérés comme des enfants comme les autres avec des Besoins Éducatifs Particuliers (BEP).  

En milieu scolaire,  l'inclusion permet à tout enfant atteint d'un handicap (autisme, dyslexie, dysphasie, retard mental, trisomie,..) ou des troubles d'apprentissages, d'attention, de suivre des cours  dans une classe ordinaire avec un accompagnement individuel et des adaptations  notamment pour  permettre  à l'enfant de  contourner d'abord  le handicap réceptif et ensuite  de restituer ses acquis avec des moyens alternatifs.

Pourquoi l'inclusion ?

L'inclusion est la meilleure  réponse connue au handicap  autisme parce que l'autisme est avant tout un handicap communicationnel et que le retard de développement des compétences communicationnelles ne peut s'atténuer progressivement qu'en maximisant les échanges et les besoins d'échanges avec des  enfants sans handicap communicationnel.  La supériorité  des résultats  de l'inclusion  est   attestée par  différentes études scientifiques comparant les diverses approches actuelles de réponse au handicap autisme.

 

L'inclusion permet d'éviter la création de handicaps secondaires et notamment les troubles psychologiques engendrés classiquement par l'éducation ségréguée ou une coupure de vie sociale avec les enfants ordinaires.  

Qu'est ce qu'un projet d'inclusion ?

Un projet d'inclusion est un projet complexe parce qu'il nécessite de nombreux intervenants issus d'horizons divers. Un projet d'inclusion nécessite  l'adhésion effective de ceux-ci et une confiance mutuelle.

Un projet d'inclusion scolaire est un véritable projet d'école car l'hétérogénéité des compétences d'un enfant autiste peut nécessiter le décloisonnement et obligatoirement  l'adoption d'une démarche inclusive de l'ensemble des acteurs, à commencer par les pairs qui ont un rôle très important puisque ce sont les premiers prescripteurs de comportement et que l'effet thérapeutique recherché est principalement comportemental.

Comment réussir un projet d'inclusion ?

Le secret de la réussite  réside dans la compréhension du changement de paradigme.

C'est au milieu d'adapter ses pratiques pour inclure la personne différente.

 Il faut donc concentrer les efforts sur la modification du milieu.

 

 

 

 

 

La principale clef du succès réside  dans l'effectivité de la stratégie mise en place pour que les différents acteurs  adhèrent au projet d'inclusion.

 

La deuxième clef du succès réside dans la diffusion et l'adoption des meilleures pratiques connues pour adapter la communication entre le milieu et la personne à besoins éducatifs particuliers.

 

Ceci implique  une préparation effective  ainsi qu'une réflexion théorique  approfondie et une  connaissance des meilleures méthodes dont la transmission passe le plus effectivement  par un coaching pour réaliser une réelle formation pratique in vivo à ces méthodes.

 

La principale  difficulté du projet d'inclusion réside dans la bonne circulation des informations  entre tous les acteurs pour qu'il y ait à la fois une réponse coordonnée au handicap  et un enrichissement mutuel nécessaire à la dynamique du projet.

 

Le management du projet se réalise par  une animation réseau pour que l'ensemble des acteurs adhère au projet et bénéficie de la dynamique  de l'Intelligence Collective qui apporte aux acteurs le sentiment gratifiant de participer à une expérience  enrichissante et novatrice chacun dans  son propre domaine d'expertise professionnelle . (Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Intelligence_collective)

 

Chacun des acteurs ayant des connaissances spécifiques, c'est le partage des connaissances qui crée le sentiment d'enrichissement individuel de la pratique professionnelle qui génère l'effet d'Intelligence Collective avec la dynamique associée.

D'où viennent les résistances à l'adoption  de l'inclusion  ?

Paradoxalement, le handicap principal de l'inclusion est son faible coût.  

Dans le domaine de l'inclusion scolaire, l'analyse comparée des divers systèmes européens de  réponse aux besoins éducatifs particuliers fait ressortir que l'adoption de l'inclusion scolaire dépend  en premier lieu de l'importance de l'économie des institutions spécialisées.

Les besoins éducatifs particuliers en Europe 2003 European Agency for Development in Special Needs Education p14

 

1.5.5 Obstacles

.../« En plus du financement, l’existence même d’une large structure d’éducation séparée peut être une entrave au processus d’inclusion. Comme nous l’avons vu précédemment, dans les pays disposant d’une structure différenciée assez conséquente, les enseignants et les institutions spécialisées peuvent se sentir menacés par le processus d’inclusion : ils craignent que l’inclusion remette en cause leur rôle et ainsi mette en danger la pérennité de leur position. La tension à ce niveau est d’autant plus vive que le contexte économique du pays est difficile, posant le risque d’éventuelles restructurations. Dans de telles conditions, il est extrêmement difficile de discuter de l’inclusion sur la base d’arguments éducatifs ou normatifs. »